Présentation du vaccin contre la variole

Les évènements de ces dernières années ont mis un coup de projecteur sur les maladies contagieuses. La variole est une maladie aussi vieille qu’elle est mortelle, qui date de 10 000 ans en arrière, et serait originaire d’Afrique du Nord-Est. Nous allons vous présenter ici l’histoire ancienne de la maladie de la variole et de sa vaccination.

La variole est inscrite dans l’histoire comme étant la peste que l’humanité a vaincue, à l’origine d’un des exploits médicaux les plus marquants de l’histoire. Le virus de la variole est mortel, il s’attaque à la moelle osseuse, à la rate, aux cellules de la peau et aux ganglions lymphatiques des personnes infectées. Les symptômes sont les suivants : fièvre, vomissements, plaques éruptives. Des survivants en ressortent aveugles, avec des cicatrices, ou encore stériles. La variole a un taux de mortalité de 30%, et les personnes qui s’en sont sorties sont défigurées à vie. La première épidémie de variole date de 1350 avant J-C, durant la guerre opposant les Égyptiens et les Hittites. La maladie s’est ensuite répandue dans le monde entier et a causé la mort de plus de 300 millions de personnes jusqu’au XXème siècle. La variole a notamment largement contribué au déclin et à la chute de l’empire Aztèque après l’arrivée des colons espagnols.

L’histoire de la création du vaccin contre la variole est à la fois fascinante et impressionnante. Selon les livres d’histoire, la première mention du vaccin apparaît quand une infirmière bouddhiste originaire de Chine remarque que les personnes ayant survécu à la variole ne l’ont plus jamais attrapée. Elle a donc développé une méthode d’inoculation simple mais efficace en récupérant des croûtes de variole et en les soufflant dans les narines des personnes saines. Cette méthode a continué à se développer des années plus tard quand on a pris des échantillons de vésicules de variole pour les administrer aux personnes non infectées. Cependant, l’avancée majeure nous provient d’Edward Jenner. Ce médecin anglais a en effet, fait le lien entre la variole et la vaccine (aussi appelée variole de la vache), à l’aide de paysannes. Ces dernières ont remarqué qu’elles ne contractaient pas la variole si elles avaient déjà souffert de la vaccine, qui est une forme bégnine du poxvirus. En 1796, Jenner a donc développé un vaccin contre la variole avec des virus de vaccine.

En 1967, l’Organisation mondiale de la Santé a lancé une campagne de vaccination pour éradiquer la variole. En décembre 1979, le virus a finalement été déclaré officiellement éradiqué après une vaccination massive au niveau mondial. Le vaccin de la variole a peu évolué depuis sa création. Son fonctionnement est très simple : il aide la personne vaccinée à développer une immunité et il est fabriqué à partir de poxvirus, des virus semblables à la variole mais moins dangereux. Le vaccin ne pourra en effet jamais contenir de véritables virus de variole, mortels. C’est un vaccin vivant, tout comme le vaccin ROR (Rougeole, Oreillons, Rubéole). La vaccination contre la variole est sûre pour la majorité des individus, mais peut se révéler dangereuse chez certains individus : par exemple, les personnes avec un système immunitaire défaillant, celles atteintes d’un cancer et celles qui prennent des médicaments supprimant le système immunitaire.

Certains effets secondaires sont associés au vaccin de la variole : fièvre, douleur au bras, douleurs dans le corps. Le vaccin contre la variole protège les patients pour une durée maximale de 5 ans, et une dose de rappel est recommandée pour une protection à long terme. La vaccination est efficace chez 95% des individus. Aujourd’hui, les seules personnes qui doivent se faire vacciner contre la variole sont celles qui travaillent dans des laboratoires où l’on manipule des virus de variole ou des virus similaires. Le virus de la variole a été éradiqué, et ce vaccin ne fait donc plus partie des calendriers classiques de vaccination. Cependant, des stocks de réserve en cas d’urgence de vaccins contre la variole sont conservés dans le monde entier par crainte d’une future apparition de la maladie ou d’un virus mortel utilisé comme arme biologique.

Depuis l’éradication de la variole, des négociations complexes et des débats houleux ont eu lieu concernant la destruction des stocks de virus de variole vivants. En 1999, la majorité des stocks de variole ont été détruits. Seuls deux échantillons demeurent : le premier est conservé aux États-Unis et l’autre en Russie. Ainsi, la variole a laissé son empreinte sur l’histoire de la l’humanité, transformant la médecine et contribuant au déclin de civilisations entières.